P10 Génie
#ZBOX
Du syndrome d’Asperger basé sur
l’interprétation du fin-limier de Benedict
Cumberbatch au psychopathe charmant
et même au “grand sociopathe” dans
l’épisode Une étude en Rouge ; si on
attribue le nom de génie à Sherlock,
de nos jours on associe ce titre avec le
risque d’une pathologie. Sherlock, dans
presque toutes ses adaptations, a une
addiction, la plupart du temps c’est à la
nicotine, parfois à l’opium. Clairement, il
est narcissique, et il adore ses propres
réparties : « Cette enquête avancerait
beaucoup plus rapidement si vous
acceptiez que tout ce que je dis est
la vérité. » (Citation tirée de l’épisode
« Le Banquier aveugle”). Et sa nature
est tellement obsessionnelle qu’il voit
des choses qui n’existent pas. Dans
l’épisode « La Chute du Reichenbach » il
déchiffre dans le tapotement de doigts
de Moriarty un code pour déverrouiller
toutes les portes alors que ce n’était
que le rythme d’une œuvre de Bach.
Dans les adaptations de Sherlock du
21ème siècle, la théorie que le détective
et Moriarty sont à la fois opposés
et identiques est populaire. Cette
relation entre le Yin et Yang s’approche
dangereusement du wuji (la source
sans fin). Dans la série britannique
Sherlock et l’américaine Elementary,
Sherlock menace de torturer et tuer
Moriarty, Moriarty laisse la vie sauve à
Sherlock – et dans Elementary la fusion
est poussée encore plus loin : Et s’ils
faisaient équipe, s’ils fusionnaient
leurs similarités?
Sherlock voit en Moriarty un “génie”
dans le livre de Conan Doyle ‘La Vallée
de la peur’ et un “fou” dans la série BBC.
En vérité, les deux termes peuvent être
employés pour les deux personnages:
bien/mal, génie/folie n’existent pas
aussi sommairement.
Le joueur de football Éric Cantona,
démontrait aussi agilement qu’un
funambule qu’il maîtrisait la limite entre
le génie et la folie sur le terrain, un
talent inimaginable avec une conduite
répréhensible. Le scénariste de James
Bond, Bruce Feirstein a une fois déclaré
« la distance entre folie et génie ne se
mesure que par le succès ». Et dans la
fiction, il y a peu de personnages qui
ont provoqué un débat sur la dichotomie
comme le héros d’Arthur Conan Doyle,
Sherlock Holmes.
“Je savais que tu allais
te faire avoir, c’est
ta faiblesse, tu veux
toujours que tout soit
brillant”
Jim Moriarty, La Chute du
Reichenbach